Impression lithographique
Sur les traces des illustrateurs ornithologiques
En effectuant des recherches pour l’article sur l’illustration ornithologique, je me suis intéressée de plus près à la lithographie. Je connaissais un peu ce procédé grâce à Gustave Doré qui l’a beaucoup utilisée pour ses illustrations.
J’ai eu l’envie de m’essayer à cette technique qui fait écho à mon travail autour de l’illustration naturaliste et ornithologique. En effet, les premiers illustrateurs et illustratrices naturalistes ont beaucoup employés la lithographie comme outil de diffusion de leurs études. Alors, j’ai eu la chance de suivre une formation professionnelle auprès du lithographe Benoît Pascaud et ainsi découvrir les multiples usages et possibilités qu’offre cette technique.
Qu’est-ce que la lithographie
La lithographie fut inventée par un auteur de théâtre allemand : Aloÿs Senefelder pour imprimer ses œuvres à moindre coût. Cette méthode consiste à dessiner sur une pierre calcaire pour imprimer à multiples exemplaires. Voici en détail, les étapes de l’impression lithographique.
Les étapes de préparation pour réaliser une lithographie
La première chose à faire est de préparer la pierre calcaire pour pouvoir y dessiner. Cette étape s’appelle le grainage. On utilise de l’eau mélangée à une poudre, qu’on applique successivement du grain le plus fort au plus fin. Ainsi, la pierre est « poncée » soit pour en retirer un précédent dessin, et/ou pour donner une surface homogène avec un grain plus ou moins marqué selon le rendu souhaité. On utilise deux pierres pour le grainage que l’on glisse l’une contre l’autre en faisant un mouvement en 8. Quand le mélange accroche et qu’il ne reste plus de traces sur les pierres, celles-ci sont prêtes.
Par la suite, on passe au dessin directement sur la pierre. Pour le dessin, on utilise un outil gras : encre, crayon, craie. C’est le gras du tracé qui va réagir avec le calcaire et la préparation.
La troisième étape est la préparation. C’est un mélange de gomme arabique et d’acide nitrique, appliqué directement sur la pierre et le dessin. C’est cette étape qui va permettre l’impression en fixant le gras du tracé. En effet, les parties non dessinées attaquées par l’acide vont capter l’eau (hydrophiles) et les parties dessinées protégées par la gomme arabique, vont rejeter l’eau (hydrophobes) et donc retenir l’encre lors de l’impression.
On laisse la préparation sécher. Puis, on vient mouiller la pierre pour retirer la préparation et on réalise un gommage fin : gomme plus eau pour protéger les parties non dessinées lors de la prochaine phase.
Ensuite avec de l’essence (térébenthine ou autre) on vient enlever le dessin. L’encre disparaît mais l’empreinte du dessin reste. Après rinçage à l’eau la pierre est propre, sans trace d’encre car le gommage fin l’avait protégé.
A cette étape, on passe à l’encrage avec du noir à monter.
L’encre est alors appliquée au rouleau sur la pierre toujours humide. A chaque passage du rouleau le dessin se réencre. Quand le dessin est uniformément encré, alors la pierre est prête à être mise sous presse pour imprimer.
L’impression sous presse lithographique
La presse lithographique se compose d’un bâti en bois supportant un chariot mobile sur lequel on pose la pierre. Un porte-râteau transversal pouvant se lever ou se baisser maintient un râteau habillé de cuir. Une manivelle à bras permet de faire avancer le chariot. La feuille est placée sur la pierre encrée avant d’être recouverte d’un presspahn (pièce en carton ou plexi) qui facilite le passage du râteau. Le râteau est abaissé afin d’exercer une forte pression au passage de la pierre, permettant l’impression du dessin.
Pour une bonne impression, il faut bien caler la pierre sur le chariot par rapport au râteau qui lui, est adapté à la largeur de la pierre. Enfin, régler la pression qui va s’exercer sur la pierre.
L’impression peut être répétée autant de fois que l’on souhaite.
Marque-pages lithographie
L’idée des plumes est venue en faisant quelques tests avec les différents médiums pour le dessins. Sur place, j’ai collecté des plumes de choucas et de pigeons présents dans le village de Culan. Ces mal-aimés se retrouvent sujets et mis en valeur par le procédé lithographique. Grâce à la forme même des plumes, celles-ci m’ont inspiré la confection de marque-pages.
Les marque-pages lithographie sont à retrouver sur la boutique.
Pour approfondir les étapes de préparation et de réalisation de la lithographie, rendez-vous sur la chaîne Youtube de Benoît Pascaud.